Nous sommes la génération connectée, nous avons découvert ce nouvel univers numérique et tout ce qu’il engendre, et parfois nous ne savons plus sur quel pied danser.
Je ne suis pas ce que l’on pourrait appeler une geek. Je n’ai pas de smartphone, ni de tablette. Mais j’ai un ordinateur et c’est bien suffisant pour prendre de plein fouet tous les questionnements qui déboulent dans ma tête au sujet de l’ultra-connectivité. Je n’ai pas Instagram ni Twitter, mais j’ai Facebook. Alors c’est de lui dont je vais vous parler.
Régulièrement je lis d’un côté que Facebook ne doit pas servir à étaler ses soucis ni à régler ses comptes.
A contrario, je peux lire que souvent les gens embellissent leur quotidien, qu’ils ne parlent que des bons côtés de leur vie et que du coup, c’est un partage faussé qu’ils nous proposent, qu’ils ne sont pas sincères.
Facebook doit-il être alors un réseau d’individus qui déblatèrent des statuts sans intérêt, sans passion ni honnêteté ?
Est-ce que Facebook ne servirait qu’à lire la vie des autres par voyeurisme, envie ou dégoût, sans jamais rien dévoiler d’authentique de notre propre vie ?
Nous découvrons toutes sortes de gens sur Facebook : les colériques, les tolérants, les râleurs, les calmes, les pudiques, les positifs, les extravagants… Mais tous ont ce point commun d’avoir ouvert un compte sur ce réseau social et d’avoir l’irrépressible envie d’aller y faire un tour, même si parfois c’est énervant, ça ne sert à rien, « ça me saoule, je vais fermer mon compte » (mais sans jamais le fermer, ou pour le rouvrir finalement quelque temps plus tard). Pourquoi ?
Facebook est-elle « the place to be » ? Est-ce une addiction ? Est-ce que finalement ce ne serait pas une bonne chose de retourner à une vie plus réelle et simple en fermant définitivement son compte si ce réseau devient si insupportable ?
Je vous le donne en mille Emile !
L’humain est une boule de complexité. Il râle mais il ne prend pas vraiment de décision concrète pour arranger les choses. Il ne supporte plus cette personne qui commence à l’horripiler, mais il ne veut pas la supprimer de ses contacts (crainte des représailles ? De devenir la Sarah Connor des temps numériques ?), et donc il continue à s’énerver, tous les jours ou presque… Il aimerait ne lire et ne voir que de jolies choses, mais comme ce n’est pas cela la vie, il finit par être lassé et crier au mensonge à grands coups de bisounours dans le coin de table, finissant parfois par être rongé par la jalousie. Bref, c’est pas simple quoi.
Personnellement, j’aime assez Facebook. Comme je n’aime pas téléphoner (allez savoir pourquoi, mais c’est comme ça depuis toujours), il me permet de rester en contact avec mes amis et une partie de ma famille. J’ai même pu rencontrer des personnes formidables qui sont devenues de vraies copines avec le temps. Facebook permet de se confier plus facilement aussi je trouve. Comme je préfère l’écriture à la parole, c’est un moyen formidable pour exprimer ce que je ressens (en plus de ce blog :)). Mais voilà, parfois, j’en ai ras la moumoute et je crie au scandale. Alors je supprime. Parfois sur un coup de tête, parfois après longue réflexion et patience. Mais en tout cas, avec le temps, j’apprends à ne plus me laisser ronger ni par le stress, ni par la colère, ni par les personnes néfastes. Quand j’atteins le point de non-retour, quand la personne est plus sujette à augmenter ma tension qu’à me faire du bien, ou quand elle est inexistante, qu’elle se balade sur mon compte tel Casper, je dois rompre. C’est nécessaire, voire vital. Désolée mon amour, notre histoire s’arrête ici.
Il est aussi facile de faire entrer quelqu’un dans votre vie que de l’en faire – l’enfer – sortir.
La magie d’internet…
Je ne vois pas l’intérêt de rester en contact avec des gens qui nous font du mal au moral ou qui ne s’intéressent pas / plus à nous. Pas vous ?
Alors pourquoi certains s’évertuent à continuer, pourquoi insistent-ils autant à garder ces contacts à priori néfastes pour eux ?
Je sais que tout n’est pas tout blanc ou tout noir. Que certaines personnes peuvent nous paraître sympathiques mais que certains de leurs côtés ne sont pas en accord avec nos valeurs. Mais quand le mauvais côté prend clairement le dessus sur le bon, alors je crois qu’il faut arrêter. Facebook ne devrait pas être une source de stress, mais plutôt un moyen de se divertir, de prendre plaisir à discuter avec ses contacts, même s’il on n’est pas toujours d’accord, parce que c’est la vie, et parce que sinon, ce ne serait pas vraiment intéressant non plus. Et je crois aussi que si on ne fait que passer en sous-marin, il n’y a pas d’intérêt à poursuivre, ou sinon cela devient du voyeurisme. Alors, à l’époque de la téléréalité, plus rien ne m’étonne, mais personnellement, je ne veux pas de cette vie là.
Par conséquent, sans tout arrêter et vivre recluse dans mon coin de campagne, je me préserve un minimum et je me concentre de plus en plus sur les gens qui me font du bien, sur celles et ceux qui attirent la sympathie, qui sont empathiques, vivants, attendrissants et vrais, et avec qui je discute régulièrement. Ceux et celles que j’ai envie de réconforter quand ça ne va pas, parce qu’eux sont là quand c’est moi qui flanche.
Et le tri se fait de lui même au fur et à mesure des mois qui passent. Quand Facebook était nouveau dans ma vie, quand dans l’enthousiasme j’acceptais de nouveaux contacts facilement et dans l’insouciance, 1000 personnes pouvaient se balader sur mon profil. Avec le temps, l’insouciance est retombée, l’enthousiasme un peu aussi. J’ai croisé des personnes malhonnêtes, des personnes racistes et rageuses, des menteuses aussi ; j’ai dû digérer des trahisons, faire des pauses pour ravaler ma colère contre ces gens-là qui polluaient ma vie. J’ai été beaucoup déçue aussi. Alors maintenant mes contacts sont au nombre de 200 environ, pour le moment. Le temps et ses tourments ont supprimé 800 personnes de cette petite vie en numérique. 800.
J’ai été surprise aussi de voir émerger de la jalousie chez certains, mais aussi de l’indifférence chez d’autres. Alors que j’exposais mon bonheur, mon envie de voir la vie en rose après de terribles douleurs, mon combat pour tout faire pour être heureuse, certaines personnes se détourn(ai)ent de moi. Je ne comprends toujours pas cela. A croire que certains vous préfèrent malheureux. Mais pas trop, sinon vous les saoulez avec vos problèmes. La nature humaine est vraiment compliquée à comprendre… Personnellement, j’aime voir les gens qui comptent pour moi heureux. Sinon, c’est qu’ils m’indiffèrent. Donc le constat est dressé. S’ils m’indiffèrent, pourquoi rester en contact avec eux ?
Peut-être faudrait-il cesser une certaine hypocrisie et se tourner vers les choses et les gens qui nous font du bien, les gens qui comptent. Oui, je crois que c’est là-dessus qu’il faut se concentrer. Cette personne qui tue mon moral vaut-elle le coup que je continue à stresser quotidiennement à cause d’elle ? C’est un peu comme dans la « vraie » vie en fait. Et puis si je ne trouve aucun intérêt à Facebook, alors pourquoi ne pas supprimer mon compte tout simplement ? Au lieu de bougonner derrière mon écran.
Quand on va mal, je pense que c’est notre droit de l’exprimer. Combien de fois j’ai reçu tellement de soutien de la part de mes contacts au point que j’allais vraiment mieux après. Etre sincère, aider son prochain, c’est possible, même sur les réseaux sociaux. Alors il ne faudrait pas blâmer ceux qui essaient de s’en sortir et qui cherchent par tous les moyens à aller mieux. Nous avons tous des périodes difficiles que nous essayons de surmonter du mieux que l’on peut. Et Facebook sert à délivrer des messages, des appels à l’aide, et c’est ce qui le rend vivant. Saisir une main tendue c’est se sauver un peu.
Biensûr, si tu te plains tous les jours, il ne faudra pas t’étonner de voir déguerpir tes « amis ». Tout est une question de dosage, comme toujours. Il faut savoir prendre du recul. Mais vraiment, pour moi, ce réseau social est agréable s’il on sait faire le tri, s’il on arrive à définir ce qui est bon pour nous et ce qui ne l’est pas. Et ce n’est pas si facile.
Conserver les contacts avec qui nous avons des affinités, se soutenir mutuellement quand ça ne va pas, rire et pleurer, et même s’inspirer pour une nouvelle déco ou baver sur ce petit pull qu’ilmefautabsolument. Tout ça est possible sur Facebook, comme il est possible d’être déçu(e) et blasé(e). C’est la vie, après tout. Mais il ne faut pas oublier d’accorder beaucoup de temps à ce qui existe quand on ferme l’écran. Tout est une question de dosage encore une fois, et la joie et l’allégresse sont à portée de main. Vraiment.
Alors Facebook peut poser problème, ou pas. Chacun est libre de ses propres choix. Libre de partir, libre de déconnecter, libre de vouloir échanger sur son compte privé. Chacun est libre de faire en sorte que ce soit une partie de plaisir ou un ingrédient pour rendre l’herbe plus verte dans son jardin.