Lecture : « Beignets de tomates vertes » de Fannie Flagg

Au sud de l’Amérique profonde, en Alabama, un café au bord d’une voie ferrée… Ninny, fringante octogénaire, se souvient et raconte à Evelyn, une femme au foyer à l’existence monotone, les incroyables histoires de la petite ville de Whistle Stop. Grâce à l’adorable vieille dame, Evelyn, qui vit très mal l’approche de la cinquantaine, va peu à peu s’affirmer et reprendre goût à la vie.

Une chronique nostalgique et tendre, généreuse et colorée, pleine de saveur et d’humour.

Beignets de tomates vertes

Beignets de tomates vertes – Fannie Flagg

Editeur : J’ai lu (2015, 1er dépôt légal 1992)

Pages : 477

Ma note : 4,75/5

Mon avis :

Je viens de terminer ce roman délicieux, tendre avec une pointe de nostalgie et une cuillère à soupe d’humour. Nous suivons le récit de la joyeuse Ninny – Virginia Threadgoode -, plus de 80 ans au compteur, qui conte son passé en Alabama à Evelyn Couch, une femme mal dans sa peau et dans son couple à l’approche de la cinquantaine. 

Ces deux là se sont rencontrées à la maison de retraite de Rose Terrace à Birmingham, Alabama. Ninny accompagnait sa vieille amie Mrs. Otis afin de lui tenir compagnie, et Evelyn y faisait des allées et venues pour rendre visite à sa belle-mère peu sympathique en compagnie de son mari Ed. D’une première conversation dans le salon des visiteurs s’en suivirent des rendez-vous réguliers entre amies.

[Ninny] « Après ça, quand je suis rentrée chez moi, j’ai dit à mon amie Mrs. Otis qu’il ne nous restait plus qu’à attendre de claquer… Elle m’a répliqué qu’elle préférait dire « s’éteindre ». La pauvre, je n’ai pas eu le cœur de lui dire qu’on n’était pas des lumières et que, de toute façon, péter les plombs, s’éteindre ou claquer, c’était du pareil au même… »

Ainsi, nous voilà plongés dans l’Amérique des années 30 jusqu’aux années 70. Les chapitres sont courts et les flash-back nombreux. Nous évoluons sans cesse dans les différentes périodes de l’histoire pour suivre les aventures de Ruth et Idgie qui tenaient le Whistle Stop café, de Sipsey la cuisinière, de la famille Threadgoode qui était la voisine de Ninny et dont elle a épousé un des fils, et des enfants des uns et des autres… Des blancs, des noirs, un tout petit village dans une Amérique où le racisme fait rage à ce moment-là. Je m’intéresse beaucoup à cette période de l’histoire aux Etats-Unis, et j’ai trouvé que ce roman nous plongeait bien dans l’ambiance de cette époque, mais attention ici, il est surtout question d’optimisme. A Whistle Stop, toute cette joyeuse troupe s’entend à merveille, et cela fait du bien au cœur. Les petites publications parfois incongrues de La gazette de Weems (le bulletin hebdomadaire de Whistle Stop de l’époque) ajoute à l’ambiance et permet de s’imprégner encore plus de l’histoire.

[La gazette de Weems, 30 décembre 1939] « L’homme qui, il y a deux semaines, a vendu ici, à Whistle Stop, des machines à coudre censées vous guérir de vos maux en même temps qu’elles vous piquaient les ourlets, a été arrêté à Birmingham. Les machines ne venaient pas de Lourdes, en France, mais de Chattanooga, dans le Tennessee, et elles n’étaient pas miraculeuses du tout. La nouvelle a beaucoup contrarié Biddie Louise Otis, car elle pensait que celle qu’elle avait achetée avait considérablement soulagé ses rhumatismes. »

Jamais on ne s’ennuie avec ces habitants, on rit (cela m’est arrivé deux fois de rire à haute voix !), on sourit, on compatit, on s’émeut. Beignets de tomates vertes est un joli roman qui nous met l’eau à la bouche (d’ailleurs quelques recettes sont à la fin du livre ! Les beignets de tomates vertes entre autre que l’on a envie de cuisiner aussitôt après avoir terminé le bouquin). On y parle d’amitié, d’amour, de fraternité, de tolérance d’une part et des problèmes que pouvaient rencontrer les noirs à cette époque d’autre part. C’est un roman gorgé d’émotions différentes, et on s’attache vraiment aux personnages : Idgie, le garçon manqué au franc parler et avec le cœur sur la main, Ruth, sa si jolie cousine, et leur amour inconditionnel à toutes les deux ; Big George et ses fabuleux barbecues ; Sipsey, son courage et sa dévotion sans faille ; Stump et son bras en moins…

Nous découvrons aussi une Evelyn qui s’ouvre et se découvre peu à peu au contact d’une Ninny attendrissante et drôle. Nous apercevons aussi une Alabama métamorphosée 50 à 60 ans après (le récit depuis la maison de retraite se situe en 1986).

[Evelyn] « A présent, pour écarter de sa tempe le canon froid du revolver tentateur, il lui suffisait de fermer les yeux et d’écouter la voix de Mrs. Threadgoode. Si elle respirait profondément et concentrait son attention, elle parvenait à se projeter dans le petit monde de Whistle Stop. Elle entrait dans le salon de coiffure d’Opal, avait même l’impression de sentir l’eau chaude du shampooing. Puis elle rendait une petite visite à Dot Weems derrière son guichet à la poste, avant d’aller au café retrouver Stump, Ruth et Idgie. Elle commandait à déjeuner, et Wilbur Weems et Grady Kilgore venaient la saluer. Sipsey et Onzell lui adressaient de grands sourires, et elle entendait la musique dans la cuisine. Tout le monde prenait de ses nouvelles, le soleil brillait toujours et il y avait toujours un lendemain… Depuis quelque temps, elle dormait beaucoup mieux et pensait de plus en plus rarement au revolver… »

Je ne peux que vous conseiller sa lecture qui fait sans nul doute un bien fou. Je ne dirai pas que c’est un roman coup de cœur, c’est pourquoi j’enlève 0,25 à ma note, mais nous n’en sommes vraiment pas loin, j’ai adoré. Je vais d’ailleurs acheter le DVD du film tout bientôt afin de prolonger cette jolie histoire avec tous ces adorables personnages que l’on a du mal à quitter. Et puis je me mettrai aux fourneaux !

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

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