Lecture : « La fille du fermier » de Jim Harrison

Dans ce texte âpre, «Big Jim» nous emmène dans un Montana aussi beau qu’hostile et livre un portrait féminin subtil, non sans échos avec son majestueux Dalva : celui d’une jeune fille meurtrie, aussi blessée qu’en quête de vengeance… 

La fille du fermier – Jim Harrison

Éditeur : Folio (2 novembre 2017)

Pages : 130

Ma note : 3,75/5

Mon avis :

C’est l’histoire d’une jeune fille qui voit sa mère partir avec un autre homme dans une quête d’une vie meilleure, loin de la ferme et en laissant son enfant sans remords. C’est une première blessure pour Sarah qui reste donc avec son père et qui devra grandir bien vite, et dans une certaine solitude familiale. C’est l’histoire de ses rencontres, de ses amitiés, des prémices de l’attirance mais aussi de la naissance du dégoût et de la fin de la naïveté, notamment à cause d’un jeune homme qui lui fera du mal. C’est ensuite dans une quête de vengeance que l’on continuera à la suivre. 

Le texte est parfois cru. Il reflète un caractère en apparence fort d’une jeune femme qui s’affirme et qui n’a pas l’intention de se laisser faire. Mais sous un esprit rebelle se cache encore une sensibilité qui réapparaîtra au moment opportun et grâce à laquelle elle s’ouvrira finalement à un sentiment nouveau, celui de l’amour.

« Sarah écrivait qu’elle adorait lire des romans parce que les émotions des personnages « supplantaient » l’intérêt qu’elle portait aux siennes. Elle se sentait souvent incapable d’assumer le poids de sa propre existence, et il était alors merveilleux de se réfugier dans les livres. »

Au fil des pages, nous découvrons une jeune fille qui se cherche, qui est blessée par l’abandon mais qui ne se laisse pas envahir. On sent qu’elle ne possède que trop peu de repères, et c’est dans l’isolement du Montana qu’elle devra se construire. Elle se lie d’amitié, apprend à s’attacher mais doit également faire face à la rudesse et à la violence des hommes face à la gente féminine dans cette contrée américaine. Ainsi, la jolie fille du fermier va s’y heurter, ainsi que son amie, et n’aura alors de cesse de vouloir se venger. Le texte ne prend pas de détour, il expose les faits tels qu’ils sont, de façon directe et dans un langage parfois familier.

« Sarah cria : « Putain de Dieu ! », puis elle s’élança à toute vitesse sur un sentier pentu qui grimpait le long de la montagne jusqu’à ce qu’elle soit certaine que sa blessure allait éclater et qu’elle en aurait fini avec elle. »

Je n’ai pas trouvé ce texte si exceptionnel mais il ne m’a pas déplu non plus, loin de là. C’est un portrait de jeune femme qui est exposé sous forme de nouvelle et par conséquent c’est un texte court qui peut se lire d’une traite afin de s’imprégner davantage de l’ambiance. J’ai apprécié voir Sarah évoluer durant ces 130 pages et j’avoue qu’en peu de pages, Jim Harrison a su dépeindre un portrait intimiste d’une jeune fille blessée mais tout de même forte qui va devoir se forger sans mère à ses côtés, sans exemple féminin pour appréhender sa relation aux autres.

C’est donc un texte intéressant qui, pour 2 €, ne mérite pas de s’en priver !

Merci à Livraddict ainsi qu’aux Éditions Folio pour cette lecture.

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Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

3 réflexions sur « Lecture : « La fille du fermier » de Jim Harrison »

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