En 1969 j’avais neuf ans. La Famille Manson est entrée avec fracas dans mon imaginaire. J’ai grandi avec l’image de trois filles de vingt ans défiant les tribunaux américains, une croix sanglante gravée sur le front. Des droguées… voilà ce qu’on disait d’elles, des droguées qui avaient commis des crimes monstrueux sous l’emprise d’un gourou qu’elles prenaient pour Jésus-Christ.
Ce fait divers a marqué un tournant historique : la fin de l’utopie des années 1960.
California Girls couvre trente-six heures de la vie de la Famille Manson au moment où elle passe à l’acte. Mon but a été que tout paraisse aller de soi comme dans un roman. J’ai écrit cette histoire le plus simplement possible pour exorciser mes terreurs enfantines et j’ai revécu seconde par seconde le martyre de Sharon Tate.
S. L.
California Girls – Simon Liberati
Éditeur : Le Livre de Poche (23 août 2017)
Pages : 316
Ma note : 3,75/5
Mon avis :
J’étais curieuse de lire au sujet de la folie meurtrière de la « Famille » Manson en 1969 puisque je n’avais pas une grande connaissance de ce tragique évènement. Je dois dire que ce roman de Simon Liberati nous informe assez bien sur ce qu’a pu être la vie et les mentalités des « filles » de Charles Manson, gourou adulé. Même si je n’ai pas été absolument emportée, j’ai tout de même apprécié cette lecture.
L’auteur nous décrit les faits avec beaucoup de distance, d’une façon presque clinique. Peut-être est-ce cela qui m’a empêchée de plonger davantage dans le récit et au cœur de cette époque hippie dont le meurtre de Sharon Tate, alors enceinte de huit mois de Roman Polanski, a marqué un bien malheureux tournant. On sait à peu près ce qu’il va se passer (s’il on n’a pas déjà planché sur le sujet comme c’était le cas pour moi) mais on espère pourtant jusqu’au bout que ces jeunes drogués, ensorcelés d’une certaine façon, épargnent au moins cette jeune femme bientôt maman. Les faits sont terribles. On se demande comment de si jeunes personnes aient pu commettre de tels actes. Le roman tourne surtout autour des jeunes filles, parfois âgées de seulement 16 ans, ayant déjà eu un enfant pour certaines, étant les maîtresses de « Charlie », droguées à longueur de temps, dont l’hygiène déplorable leur offrait multiples maladies. De temps à autre, leur innocence et leur naïveté ressortent du récit, mais leurs actes implacables les ramènent brutalement et rapidement à leur rôle de meurtrières. Tels des robots manipulés par leur Maître, elles lacèrent leurs proies, les insultent, les saignent comme des cochons. Une grande froideur envahit le texte et sa lecture est ahurissante.
Nous suivons ces jeunes gens sur quelques jours. Il n’y a pas vraiment de fil conducteur, on passe d’un acte à l’autre, d’un lieu à un autre. J’aurai préféré que le récit soit concentré sur le meurtre de Sharon Tate et de ses amis, avec un vrai développement de la psychologie des personnages. Cela aurait été très intéressant d’entrer profondément dans la tête de ces jeunes meurtriers. Malgré tout, l’auteur a réussi à romancer ces faits très naturellement, ce qui nous offre une lecture fluide.
Grâce à ce roman, nous mettons un pied dans la secte de Manson et ce que l’on découvre n’est vraiment pas beau à lire. La distance imposée par l’auteur a rendu ma lecture moins édifiante, mais j’ai tout de même apprécié en savoir plus à ce sujet. Un roman à découvrir donc !
Merci aux Éditions Le Livre de Poche pour cette lecture !
Je l’ai lu il y a quelque temps et j’avoue que je n’ai pas du tout accroché…. Je connaissais cette affaire sordide et horrible mais au final cette lecture m’a mise très mal à l’aise….
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Je peux le comprendre ! Je pense en effet que cette lecture n’apportera pas grand chose aux personnes qui ont déjà une bonne connaissance de l’affaire. Comme ce n’était pas le cas pour moi, elle fut intéressante.
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c’est une histoire qui a de quoi inspirer… Mais je ne suis pas sûre d’avoir très envie de lire sur ce sujet. Pas en ce moment en tout cas.^^
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Ça peut se comprendre 😉 Les envie ne se contrôlent pas !
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ça me tente de le lire même si je n’avais pas accroché lorsque j’avais lu Eva également de Simon Liberati.
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