Juin 2010 : Esteban, dix ans, disparaît sur la plage de Saint-Jean-de-Luz. Personne n’a rien vu.
Juin 2020 : sa mère, Maddi, a refait sa vie mais la douleur et l’incompréhension sont toujours là. Elle revient en pèlerinage au Pays basque et, sur la même plage, reconnaît Esteban. Ou son jumeau parfait, Tom, un enfant de dix ans.
Maddi quitte tout pour découvrir l’identité de ce garçon et s’installe dans son village, à Murol, en Auvergne.
Elle, si rationnelle, peut-elle croire à l’impossible ?
Esteban serait-il devenu Tom ?
L’histoire se répéterait-elle ? Tom est-il en danger ?
Maddi est-elle la seule à pouvoir le protéger ?
Rien ne t’efface – Michel Bussi
Éditeur : Presses de la Cité (4 février 2021)
Pages : 448
Ma note : 4,25/5
Mon avis :
Un nouveau Bussi ? Comment résister ?!
C’est avec délectation que je me suis plongée dans ce nouveau roman. C’est pour moi l’assurance de passer un très bon moment.
Je dois dire qu’avec Rien ne t’efface, Michel Bussi est allé loin dans les limbes du twist, de l’intrigue poussée à son extrême. Il a tissé une toile diabolique qui capture toutes les évidences, tout ce que le lecteur aurait pu croire deviner. Je me suis doutée qu’il y avait matière à creuser au sujet d’un des personnages, mais mon esprit est tout de même parti dans plusieurs directions, sans jamais pouvoir trouver l’issue. Certains diront que le dénouement est tiré par les cheveux et c’est un ressenti compréhensible puisque tout a été pensé jusque dans les moindres détails. Comment penser que tout puisse se dérouler ainsi ? Impressionnant !
Dans ce roman, j’ai retrouvé ce plaisir de me faire embarquer par l’auteur dans des villes, villages et paysages. Il sait toujours attiser mon envie de découvrir par moi-même les lieux, il m’immerge complètement dans l’atmosphère du récit. Ici, c’est la côte basque ainsi que l’Auvergne qui sont mis à l’honneur, et ce n’est pas pour me déplaire. Ayant déjà eu l’occasion de passer par Murol dans le Puy de Dôme, de me balader autour du lac Pavin, et connaissant plutôt bien ce joli département, j’ai vraiment apprécié y retourner lors de ma lecture.

Quant à l’histoire, il y a toujours une sorte de confrontation entre l’ésotérisme et la science, entre l’imaginaire, les contes et légendes, voire la sorcellerie, et la réalité, la rationalité. Nous surfons constamment sur cette frontière qui reste mince du début à la fin.
Et c’est justement ce qui est intéressant puisque Maddi, le personnage principal dirons-nous, est médecin généraliste donc plutôt scientifique et terre-à-terre, mais malgré tout, avec la disparition de son enfant de dix ans sur une plage de St Jean de Luz et l’apparition d’un enfant lui ressemblant trait pour trait sur cette même plage dix ans plus tard, nous allons peu à peu être témoins de la dégringolade de ses certitudes. Surtout que d’inexplicables similarités viennent conforter ses doutes. Pour appuyer encore davantage sur le curseur de l’illogisme, il se trouve qu’elle n’a jamais cru à la mort d’Esteban mais croit dur comme fer à son enlèvement. Mais alors, comment expliquer l’impossible ? En effet, Esteban aurait désormais vingt ans alors que le petit garçon, Tom, en a dix.
Il semble même que Maddi frôle la folie à certains moments, et comment ne pas la comprendre ?
Michel Bussi bouscule également son lecteur en l’embarquant sur une rive, puis sur l’autre, à tour de rôle. Une véritable manipulation !
Je dois avouer que ce récit est du grand art dans le monde du polar. Même si les esprits les plus rationnels peuvent être dérangés à certains moments, voire même un peu dubitatifs, on ne peut contester le fait que l’auteur a tissé une toile impressionnante dont le moindre fil est pensé, étudié. Michel Bussi a définitivement l’esprit tordu ! 😉

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Mes chroniques des romans précédents de l’auteur :
Une réflexion sur « Lecture : « Rien ne t’efface » de Michel Bussi »