Lecture : « Chaque fidélité » de Marco Missiroli (Rentrée littéraire août 2019)

«  Avec lui elle avait senti que l’infidélité pouvait signifier fidélité vis-à-vis de soi-même.  ».

Carlo et sa femme Margherita s’aiment mais commencent à douter de leur capacité à rester fidèles. Quand Carlo est pris sur le vif avec son étudiante Sofia, le couple vacille, et Margherita, très affectée, cède une fois à la tentation. Puis c’est au tour de sa mère, Anna, de se mettre à douter de la loyauté de son défunt mari. Pour contrer ce chaos intime, Margherita mise tout sur un appartement hors de prix qui pourrait assurément sauver son couple.

Neuf ans plus tard, ils y vivent, avec un enfant. Margherita a gardé sereinement en elle son secret, mais Carlo reste marqué par son infidélité ratée. Lorsque Anna, leur grande alliée, s’affaiblit, les doutes refont surface et l’ombre de Sofia revient planer. Et si finalement s’aimer, c’était toujours douter ?

Chaque fidélité – Marco Missiroli

Éditeur : Calmann-Lévy (14 août 2019)

Pages : 270

Ma note : 2,5/5

Mon avis :

Avec cette couverture couleur infidélité, Marco Missiroli mise sur la capacité à la fidélité des êtres.
Lire la suite

Lecture : « Le Temps des orphelins » de Laurent Sagalovitsch (Rentrée littéraire août 2019)

Avril 1945. Daniel, jeune rabbin venu d’Amérique, s’est engagé auprès des troupes alliées pour libérer l’Europe. En Allemagne, il est l’un des premiers à entrer dans les camps d’Ohrdruf et de Buchenwald et à y découvrir l’horreur absolue. Sa descente aux enfers aurait été sans retour s’il n’avait croisé le regard de cet enfant de quatre ou cinq ans, qui attend, dans un silence obstiné, celui qui l’aidera à retrouver ses parents.

Quand un homme de foi, confronté au vertige du silence de Dieu, est ramené parmi les vivants par un petit être aux yeux trop grands.

Le Temps des orphelins – Laurent Sagalovitsch

Éditeur : Buchet/Chastel (15 août 2019)

Pages : 219

Ma note : 3,75/5

Mon avis :

La Seconde Guerre Mondiale est apparemment le sujet de prédilection de l’auteur ; c’est une période de l’histoire qui m’intéresse beaucoup également. Je pense que l’on ne se documente jamais assez sur les terribles erreurs passées, on ne doit pas les oublier afin de ne pas les commettre à nouveau. Ici, c’est à travers un rabbin que l’auteur nous apporte un regard sur l’horrible découverte des camps lors de leur libération. Je n’avais encore jamais lu de ce point de vue ci, c’est maintenant chose faite grâce à Laurent Sagalovitsch.
Lire la suite

Lecture : « Histoire des Blancs » de Nell Irvin Painter (Rentrée littéraire Janvier 2019)

La notion de race fait un retour violent dans le langage et les conflits sociaux en France, comme si le sujet avait été refoulé. Les minorités visibles n’hésitent plus à revendiquer leur couleur ou leur identité racisée.
L’historienne africaine-américaine, Nell Irvin Painter, adopte un point de vue révolutionnaire : au lieu d’étudier la négritude, elle interroge la construction de la notion de race blanche, depuis les Scythes de l’Antiquité jusqu’aux catégories raciales utilisées dans l’Occident contemporain. Elle retrace la manière dont la désignation des Blancs et des Non-Blancs a évolué selon les croyances politiques. En montrant les transferts entre les pensées américaines et européennes, elle éclaire les identifications raciales aujourd’hui.

Histoire des Blancs – Nell Irvin Painter

Éditeur : Max Milo (31 janvier 2019)

Pages : 428 avec les remerciements et les notes (369 sans)

Ma note : 3,75/5

Mon avis :

Je lis peu d’essais mais suite à une interview télévisée de Nell Irvin Painter, j’ai eu envie de me plonger dans Histoire des Blancs. Le racisme et la condition des Noirs forment un sujet qui me passionne autant qu’il me désespère. J’aime beaucoup me cultiver à ce propos. Avec cet essai très documenté, j’ai pu m’immerger dans la notion de race en Amérique – tout en faisant le pont avec l’Europe – de l’Antiquité à nos jours.
Lire la suite

Lecture : « Le jour où tout bascule » d’Édouard Moradpour (Rentrée littéraire Janvier 2019)

« J’étais matérialiste. Je ne croyais qu’en ce que je voyais. L’âme était une invention des religions et il n’y avait rien après la mort, rien que le néant. Pas de « vie » après la vie, le vide, comme une nuit sans rêves. Je ne croyais pas non plus à l’amour et pensais être incapable d’aimer, d’avoir réellement de l’amour pour l’autre ; en avais-je pour moi ? Et puis survint la tragédie. Le 26 juin 2008, ma compagne Elena avec qui je vivais depuis sept ans à Moscou se suicidait dans notre appartement.

Je me sens maintenant assez fort pour vous raconter l’itinéraire de mon « Éveil » vers la Spiritualité : celui que j’étais et celui que je suis. Je veux témoigner, partager ce tournant de ma vie. Expliquer comment cette épreuve m’a ouvert les yeux et m’a apporté la Lumière, malgré les heures les plus sombres de mon existence. » 

L’auteur livre un récit personnel et sincère, dans lequel il explore les thèmes du couple, du deuil, de la culpabilité après le suicide de sa compagne, et comment il a surmonté cette épreuve. Il revient sur ses expériences « mystiques » avec de grands médiums, qu’il décrit avec lucidité ; au départ très sceptique, il a été amené à changer sa vision de « l’après », et par là-même celle du mystère de la vie et de l’origine de l’univers.

Le jour où tout bascule – Édouard Moradpour

Éditeur : Fauves (à paraître au 31 janvier 2019)

Pages : 217

Ma note : 3,75/5

Mon avis :

J’ai déjà lu plusieurs romans d’Édouard Moradpour (« Le Mausolée« , « Nous parlions d’amour de peur de nous parler d’autre chose« , « Les dix plaies de la Russie« , « Moi, Édouard, vieux garçon, maniaque et fier de l’être« ) donc quand on m’a proposé ce livre, qui va paraître dans quelques jours, j’étais complètement partante pour le découvrir. D’autant plus que la quatrième de couverture a su attirer mon attention, de par sa thématique ésotérique.  Lire la suite

Lecture : « À même la peau » de Lisa Gardner (Rentrée littéraire janvier 2019)

Deux meurtres spectaculaires sont perpétrés à Boston à six semaines d’intervalle. Dans les deux cas, les victimes sont des femmes seules, atrocement mutilées, à côté desquelles l’assassin a déposé une rose.

L’inspectrice D.D. Warren, chargée de l’enquête, décèle vite une similitude entre ces mises en scène macabres et une longue série de meurtres ayant défrayé la chronique à Boston quarante ans plus tôt et dont l’auteur, Harry Day, s’est suicidé depuis.

Seul recours pour D.D. Warren : se rapprocher des deux filles de Harry Day. Se pourrait-il qu’il y ait un lien entre les récents crimes et Shana et Adeline ? Pour le savoir, D.D. Warren va devoir se confronter à cette interrogation : peut-on échapper à son destin lorsqu’il est marqué du sceau de la mort ?

À même la peau – Lisa Gardner

Éditeur : Albin Michel (2 janvier 2019)

Pages : 512

Ma note : 4/5

Mon avis :

Un mystérieux tueur à la rose sévit à Boston avec pour particularité la mutilation précise et pointilleuse de ses victimes féminines, ce qui n’est pas sans rappeler un fameux tueur en série d’il y a quarante ans, Harry Day. S’agit-il d’un fan qui procède par imitation ?  Lire la suite

Lecture : « Leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu #MRL18

Illustration ©Du calme Lucette

Août 1992. Une vallée perdue quelque part dans l’Est, des hauts-fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, pour tuer l’ennui, il décide de voler un canoë et d’aller voir ce qui se passe de l’autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence.

Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d’une vallée, d’une époque, de l’adolescence, le récit politique d’une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt. Quatre étés, quatre moments, de Smells Like Teen Spirit à la Coupe du monde 98, pour raconter des vies à toute vitesse dans cette France de l’entre-deux, des villes moyennes et des zones pavillonnaires, de la cambrousse et des ZAC bétonnées. La France du Picon et de Johnny Hallyday, des fêtes foraines et d’Intervilles, des hommes usés au travail et des amoureuses fanées à vingt ans. Un pays loin des comptoirs de la mondialisation, pris entre la nostalgie et le déclin, la décence et la rage.

Leurs enfants après eux – Nicolas Mathieu

Éditeur : Actes Sud (22 août 2018)

Pages : 426

Ma note : 3,75/5

Mon avis :

Je suis heureuse d’avoir pu découvrir ce roman dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire de Rakuten, parce qu’il m’attirait depuis sa sortie (il faisait partie de mes repérages). Après lecture de la quatrième de couverture, il semblait que ce récit allait basculer ses lecteurs dans un espace temps, une époque en suspension qui résonnerait peut-être en moi.  Lire la suite

Lecture : « L’assassin de ma sœur » de Flynn Berry (Rentrée littéraire septembre 2018)

Nora, la petite trentaine, prend le train depuis Londres pour rendre visite à sa sœur dans la campagne. À son arrivée, elle découvre que Rachel a été victime d’un crime barbare. Atomisée par la douleur, Nora est incapable de retourner à sa vie d’avant. Des années auparavant, un événement traumatique a ébranlé sa confiance dans la police ; elle pense être la seule à pouvoir retrouver l’assassin de sa grande sœur. Mais isolée dans ce petit village qui chuchote et épie, isolée – surtout – avec les démons de leur jeunesse sacrifiée, Nora devra souvent se battre avec elle-même pour retrouver la vérité sous la surface brumeuse des souvenirs.

L’assassin de ma sœur – Flynn Berry

Éditeur : Presses de la Cité (20 septembre 2018)

Pages : 266

Ma note : 3,5/5

Mon avis :

L’assassin de ma sœur me laisse sur une note mitigée pour plusieurs raisons même si ce roman, contemporain, psychologique, à peine policier mais pas du tout thriller, se lit vite et sans trop d’encombre.  Lire la suite

Sélection : 10 romans de la Rentrée littéraire 2018 (août – septembre)

Cette fois, j’ai voulu vous présenter un échantillon rigoureusement sélectionné par mes soins lors de cette Rentrée littéraire. J’ai parcouru les sites des éditeurs et je me suis efforcée d’en retenir seulement dix. Mes choix sont très personnels et évidemment la liste n’est pas exhaustive, il y a beaucoup d’autres romans intéressants à découvrir à cette occasion. Mais l’heure des choix a sonné !
Merci aux auteurs et aux Maisons d’édition de nous proposer tant de romans variés, enflammés, torturés, addictifs…

***

La Saison des fleurs de flamme de Abubakar Adam Ibrahim
Éditions de l’Observatoire – 22/08/18 – 417 pg

Lorsque Binta surprend Reza en pleine effraction chez elle, couteau à la main, son destin s’enlace à celui du jeune dealer. Malgré l’étrangeté de leur attirance réciproque, à leurs yeux interdite, éclot entre cet homme de main d’un politicien corrompu et cette veuve musulmane de trente ans son aînée une passion illicite, sensuelle et déchirante.

À travers l’histoire tragique de cette union au parfum de scandale, composée de colères contenues et d’émotions taboues, de couleurs vivaces et d’odeurs éternelles, Abubakar Adam Ibrahim capture l’essence provocante du Nigéria comme peu d’autres romanciers ont osé le faire.

***  Découvrir la suite

Lecture : « Fantazmë » de Niko Tackian [Explorateurs du Polar 2018]

Janvier 2017. Dans une cave du XVIIIe arrondissement de Paris, un homme est retrouvé, battu à mort. Le commandant Tomar Khan pense à un règlement de compte. Le genre d’affaire qui restera en suspens des années, se dit-il. Mais voilà, l’ADN relevé sur les lieux a déjà été découvert sur le corps d’un dealer albanais, battu à mort dans une cave lui aussi. Et bientôt une rumeur court dans les quartiers chauds de Paris, celle d’un tueur insaisissable, un Fantazmë, un « spectre » en albanais, qui s’en prend à la pègre.
Avec cette enquête troublante, Tomar Khan plonge dans des zones d’ombre où s’affronteront inévitablement son devoir de policier et ses sentiments d’être humain.

Fantazmë – Niko Tackian

Éditeur : Calmann-Lévy (Janvier 2018)

Pages : 264

Ma note : 4/5

Mon avis :

J’avais mis Fantazmë dans ma liste d’envie pour les Explorateurs du Polar car j’avais apprécié Toxique. On sentait qu’effectivement, le personnage de Tomar Khan serait de retour, et je fus ravie de le retrouver dans ce second tome. Même s’il peut se lire indépendamment du premier, personnellement j’aime bien lire une série depuis le départ, et dans l’ordre, ne serait-ce que pour l’évolution des personnages, leur psychologie qui est ici, une fois encore, très développée.  Lire la suite

Lecture : « La Grande Roue » de Diane Peylin (Rentrée littéraire Janvier 2018)

Été 1986. Emma rencontre Marc au pied d’une Grande Roue. Elle a dix-neuf ans, et le cœur d’une poupée. Lui est déjà un homme. Commence entre eux une histoire d’amour. Intense. Urgente. Si forte qu’on en oublierait que les plus beaux contes cachent parfois des ogres…
Au côté d’Emma, il y a Tess qui avance dans la nuit, David au sommet d’une montagne et Nathan dans le bureau d’un flic. D’autres destins, d’autres chaos.
Les blessures de la vie les ont isolés du reste du monde. Ils marchent. Trébuchent. Se relèvent. À la recherche de leur identité.

La Grande Roue – Diane Peylin

Éditeur : Les Escales (11 janvier 2018)

Pages : 251

Ma note : 4,25/5

Mon avis :

Emma aime follement Marc. Marc est son tout. Emma est sa poupée. Marc fait exister Emma. Emma se sent vivre passionnément. Marc la bouscule. Emma le réconforte. Marc la chahute. Emma minimise. Marc se fait pardonner. Emma est sa poupée, plus que jamais. Marc l’insulte. Emma pleure. Marc la couvre de cadeaux et de baisers. Emma sourit. Marc lui fait deux enfants. Emma les aime plus que tout au monde et la louve qui est en elle gronde. Marc lève la main. Emma faiblit. Marc est violent. Emma sombre et se ment.  Lire la suite