Lecture : « La Dernière Maison avant les bois » de Catriona Ward

C’est la dernière maison – au bout de l’impasse, avant la forêt. Isolée et sinistre, elle se dresse en lisière de l’ombre, derrière ses fenêtres barricadées. Des habitants ? Dee n’en connaît qu’un seul. Un type asocial, un marginal, du nom de Ted Bannerman. Il y a onze ans, il a été le principal suspect dans l’affaire de la petite fille à la glace au sirop : la sœur de Dee – qui a disparu. De la maison voisine, qu’elle occupe à présent, Dee joue les voyeuses. De temps en temps, un rire de fillette s’élève. Ou le miaulement d’un chat. Et la jeune femme de s’interroger : quel infernal secret, combien de vies, combien de morts, cache la dernière maison avant les bois ?

La Dernière Maison avant les bois – Catriona Ward

Éditeur : Pocket (8 février 2024)

Pages : 485

Ma note : 4,75/5

Mon avis :

Quelle histoire ! Stephen King a dit qu’il n’avait « rien lu d’aussi excitant depuis Les Apparences de Gillian Flynn » et je trouve que c’est une judicieuse comparaison que je partage complètement. En effet, lorsque vous lirez La Dernière Maison avant les bois (parce que, croyez-moi, c’est une très bonne idée que vous le fassiez), Catriona Ward vous retournera – à vous aussi – le cerveau d’une bien habile manière.

Oui, les apparences sont terriblement trompeuses dans cette histoire et lorsque vous croyez avoir une idée sur ce qu’il en est, le dénouement balaie toutes vos certitudes dans un élan de stupéfaction. La maîtrise du récit, sa construction, sont impressionnantes. L’autrice a usé d’un sujet sérieux et captivant – que je ne peux bien sûr pas révéler – et a tissé une folle toile autour de cette base.

Le personnage de Ted est central. C’est un homme seul et intriguant qui fut le principal suspect lors de l’affaire de la petite disparue du lac non loin de chez lui. Depuis, il vit reclus dans sa maison sinistre dont les fenêtres sont couvertes de panneaux de bois ne laissant que très peu passer la lumière, seulement quelques cercles dorés qui s’éparpillent de temps à autre dans les pièces lorsque le soleil pointe son nez et s’insinue dans les trous. Il est au bout de la rue, à l’orée de la forêt et semble mener une vie solitaire bien morose. Mais quand une jeune femme emménage dans la maison d’en face, Ted est bien embêté. Il va devoir redoubler d’attention…

La nouvelle voisine s’appelle Dee et s’avère être la sœur de Lulu, la petite disparue à la glace au sirop il y a de cela onze années désormais. Ce n’est bien sûr pas un hasard qu’elle se soit installée ici ; son but, à partir de ce jour : observer Ted maintenant qu’elle a pu le retrouver grâce à la photo qui avait paru dans le journal à l’époque et après avoir mené son enquête. Elle va l’épier et tenter de résoudre cette terrible affaire. Lulu est-elle séquestrée ici ? Est-elle toujours en vie ? La police a forcément loupé quelque chose… Elle en est persuadée.

Nous sommes immédiatement happés par l’histoire et une frénésie s’installe dans laquelle les chapitres s’enchaînent sans que l’on ne puisse plus s’arrêter. Nous passons d’un personnage à un autre, nous entrons dans leur esprit et c’est souvent déroutant, mais à la fois passionnant. Puis il y a ce déferlement de rebondissements qui finit par nous laisser pantois et nous fait tout reconsidérer. Si l’histoire est noire, elle ne l’est plus autant lorsque l’on découvre tout, ou au moins de façon différente.

Je ne peux pas vous en révéler davantage mais seulement vous inciter à vous plonger vous aussi dans ce récit incroyable, sombre et fascinant. Lorsque vous le commencez, vous ne vous doutez pas où vous mettez les pieds (ou posez les yeux) réellement. À découvrir absolument !

Un grand merci à Emmanuelle et Samuelle des éditions Pocket.

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

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