Lecture : « La ferme des Miller » d’Anna Quindlen

Histoire d’amour, drames, secrets inavouables : à travers le destin d’une famille de Pennsylvanie, Anna Quindlen donne à lire tout un pan de l’histoire américaine de la seconde moitié du XXe siècle. 

Petite fille précoce et curieuse, Mimi mène une enfance protégée dans la ferme familiale. Il y a là Bud, son père cultivateur et répare-tout ; Miriam, sa mère infirmière ; ses deux frères, le taiseux Eddie et le caïd séducteur Tommy ; ainsi que Ruth, sa tante, qui, pour une raison étrange, ne s’éloigne jamais de la maison. Un monde rassurant, fait d’éclats de rire et de joie, que Mimi pense immuable. Mais nous sommes en 1966 et ces jours heureux sont comptés… 

La guerre du Vietnam qui laisse Tommy à jamais meurtri, la maladie qui frappe Bud, les drames passés de la tante Ruth… et cet impensable projet du gouvernement de transformer leur vallée en barrage. Ce monde que Mimi aime tant disparaîtrait englouti sous les eaux ? Qui désormais pour sauver la ferme et ses habitants ? Alors qu’elle envisageait de quitter le village pour suivre des études de médecine et retrouver son amour d’enfance, Mimi va devoir faire un terrible choix.

La ferme des Miller – Anna Quindlen

Éditeur : Belfond, Le Cercle (18 mai 2017)

Pages : 316

Ma note : 4/5

Mon avis :

La ferme des Miller, c’est une histoire familiale au cœur de l’Amérique profonde des années 60, mais c’est aussi l’évolution d’un personnage principal féminin au fil des ans : les grandes étapes de sa vie, ses doutes, ses envies, ses questionnements… C’est un récit emprunt de douceur et de réalisme. 

C’est un roman qui ne transcende pas mais qui enveloppe de son atmosphère particulière, sans chambardement, sans fracas. On se laisse porter par cette chronique familiale américaine, par la destinée et par son caractère plus vrai que nature.

De grands événements vont marquer la famille Miller : la guerre du Vietnam qui laissera son insoutenable trace sur Tommy puis le projet de barrage du gouvernement qui engloutirait leur ville, cette vallée dans laquelle ils vivent depuis plusieurs générations. Évidemment les répercussions sur chaque membre de la famille mais aussi plus globalement sur leurs voisins et amis seront inévitables. C’est ainsi que nous sommes rendus spectateurs de l’évolution de leurs vies, et notamment de celle de Mimi Miller, la fille des fermiers qui est aussi la narratrice.

C’est un pan de l’Histoire américaine qui nous est offert, on s’y intéresse ou pas, mais dans tous les cas c’est dans une écriture fluide que les chapitres défilent sans difficulté. Et c’est aussi et surtout un vrai destin de femmes qui est mis en avant et tout ce que cela peut comporter comme relations inter-générationnelles, comme secrets et pudeur, comme cheminement personnel et choix à faire. La maladie vient mettre son grain de sel, les désillusions de l’amour aussi. C’est une véritable histoire de vie qui est contée et qui conserve jusqu’au bout sa part de mystère. C’est d’un réalisme frappant. Parallèlement, une certaine indolence flotte entre les pages de ce roman rural.

En bref, c’est un récit qui se délecte doucement, sans animosité, sans violence et sans action mirobolante. C’est l’histoire d’une famille américaine confrontée aux épreuves de la vie, c’est une ambiance campagnarde, c’est l’amour, l’amitié et la fraternité. Le pragmatisme et la destinée de femmes sont les vrais points forts de ce roman. Ne vous attendez pas à être surpris, laissez-vous simplement porter au fil des pages.

Un grand merci à Carine des Éditions Belfond pour cette lecture !

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

3 réflexions sur « Lecture : « La ferme des Miller » d’Anna Quindlen »

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