Lecture : « À même la peau » de Lisa Gardner (Rentrée littéraire janvier 2019)

Deux meurtres spectaculaires sont perpétrés à Boston à six semaines d’intervalle. Dans les deux cas, les victimes sont des femmes seules, atrocement mutilées, à côté desquelles l’assassin a déposé une rose.

L’inspectrice D.D. Warren, chargée de l’enquête, décèle vite une similitude entre ces mises en scène macabres et une longue série de meurtres ayant défrayé la chronique à Boston quarante ans plus tôt et dont l’auteur, Harry Day, s’est suicidé depuis.

Seul recours pour D.D. Warren : se rapprocher des deux filles de Harry Day. Se pourrait-il qu’il y ait un lien entre les récents crimes et Shana et Adeline ? Pour le savoir, D.D. Warren va devoir se confronter à cette interrogation : peut-on échapper à son destin lorsqu’il est marqué du sceau de la mort ?

À même la peau – Lisa Gardner

Éditeur : Albin Michel (2 janvier 2019)

Pages : 512

Ma note : 4/5

Mon avis :

Un mystérieux tueur à la rose sévit à Boston avec pour particularité la mutilation précise et pointilleuse de ses victimes féminines, ce qui n’est pas sans rappeler un fameux tueur en série d’il y a quarante ans, Harry Day. S’agit-il d’un fan qui procède par imitation ? 

L’intrigue est plutôt bien menée et, pendant la majeure partie du roman, nous sommes dans la même interrogation que les policiers chargés de l’enquête, et notamment que D.D. Warren, inspectrice. Les éléments du passé concernant Harry Day sont distillés tout au long du récit et apportent un véritable intérêt à l’histoire. En revanche, il m’a manqué un rythme plus soutenu, j’ai trouvé en effet que tout cela traînait un peu en longueur, que l’on tournait un peu « autour du pot ». De plus, j’aurai aimé que le dénouement me surprenne davantage.

Par ailleurs, les personnages sont bien développés, il n’y a pas de clichés comme c’est parfois le cas concernant la Police dans les romans. J’ai aussi apprécié ceux des filles de Harry Day : Adeline et Shana. Adeline a la particularité de ne pas ressentir la douleur, ce qui n’est pas forcément un cadeau. En effet, ne pas sentir que l’on se coupe par exemple peut être rapidement dangereux. Cette thématique est originale et franchement intéressante, elle jouera son rôle dans l’histoire. D’autre part, la relation qu’Adeline noue peu à peu avec sa sœur Shana qui est en prison depuis trente ans évolue au fil des pages, j’ai aimé ces deux personnalités opposées qui ont, dans le fond, le point commun du difficile héritage de leur père et des traces psychologiques qu’il leur a laissées et qu’elles gèrent chacune à leur façon. On peut ressentir une certaine empathie pour ces femmes qui ont été blessées et traumatisées dès leur enfance.

En bref, j’ai globalement apprécié ce roman même s’il m’a parfois manqué du rythme mais aussi de l’étonnement dans son dénouement final. Malgré tout, Lisa Gardner signe ici un thriller plutôt efficace qui met en avant la femme et notamment trois femmes dont les différences sociales et psychologiques sont très intéressantes et donnent du caractère à l’histoire.

J’ai d’autres romans de cette auteure dans ma bibliothèque, ce sera avec plaisir que je me ferai une idée plus précise de son travail.

Merci à Babelio et aux Éditions Albin Michel pour cette lecture dans le cadre d’une Masse critique privilégiée.

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

3 réflexions sur « Lecture : « À même la peau » de Lisa Gardner (Rentrée littéraire janvier 2019) »

Laisser un petit mot (ou un grand)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.