Lecture : « Toutes les couleurs de la nuit » de Karine Lambert

Le diagnostic est irrévocable. D’ici trois semaines, Vincent aura perdu la vue. Confronté à son destin, ce prof de tennis de trente-cinq ans qui avait tout pour être heureux expérimente le déni, la colère et le désespoir.
Comment se préparer à vivre dans l’obscurité ? Sur qui compter ? Alors que le monde s’éteint petit à petit autour de lui et que chaque minute devient un parcours d’obstacles, il se réfugie à la campagne où il renoue avec ses souvenirs d’enfance. Les mains plongées dans la terre, Vincent se connecte à ses sens, à l’instant présent et aux autres. Il tente de gagner le match de sa nouvelle vie.

Toutes les couleurs de la nuit – Karine Lambert

Éditeur : Calmann-Lévy (17 avril 2019)

Pages : 375

Ma note : 4/5

Mon avis :

Karine Lambert nous emmène cette fois tutoyer le « monde de la nuit ». En effet, son personnage principal, professeur de tennis, perd la vue suite à une Neuropathie optique de Leber. Il est évident que ce diagnostic va tout bouleverser dans sa vie. Ses projets, son quotidien et son rapport à la vie et aux gens ne seront plus jamais les mêmes. L’auteure nous décrit avec sensibilité la difficulté de l’acceptation et de la résilience quand tout semble partir à vau-l’eau, quand le sens si important qu’est la vue nous est privé soudainement.

Ainsi, nous accompagnons Vincent dans son accueil du diagnostic, l’arduité à l’accepter, et les décisions professionnelles mais aussi personnelles qui s’en suivent. Nous le voyons évoluer, se heurter aux obstacles, se confronter aux peines, aux doutes, mais également aux espoirs. J’aime beaucoup les romans qui mettent en exergue le recul que l’on peut avoir sur la vie suite à une épreuve particulièrement difficile, certainement parce qu’ils résonnent profondément en moi.

Vincent va se tourner vers la nostalgie de son enfance et se découvrir une nouvelle passion. Il va rencontrer des pairs qui vont illuminer ses heures sombres chacun à leur façon : par leur aide, leur gentillesse, leur soutien, leur amitié, leur amour. C’est aussi une mise en lumière de la différence, de la façon dont elle est perçue et ressentie, et ce que l’on en fait.

Le petit bémol que je relèverai serait qu’il n’y a pas une forte dynamique dans le récit. En effet, on se laisse bercer par la tristesse, la colère et la renaissance du personnage, mais l’action est peu présente, ce qui peut engendrer quelques longueurs. Mais rien de bien méchant pour autant ! Ce roman nous invite surtout à nous laisser porter par les émotions et les sentiments largement présents dans le récit, à comprendre ce personnage et à se mettre à sa place. Comment réagirions-nous si nous devions devenir aveugle ? Quel avenir ? Quel chemin emprunter ?

En bref, Karine Lambert nous offre une histoire terriblement humaine qui nous rappelle que nous-seuls sommes les maîtres de notre vie et qu’il nous appartient de la vivre aussi pleinement que possible, malgré les épreuves qu’elle nous impose. Un joli roman qui nous fait passer un doux moment.

Un grand merci à l’auteure pour sa dédicace et à la maison d’édition Calmann-Lévy pour cet envoi.

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

2 réflexions sur « Lecture : « Toutes les couleurs de la nuit » de Karine Lambert »

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