Lecture : « Autopsie d’un drame » de Sarah Vaughan

Jess, mère au foyer, fait preuve d’une grande dévotion envers ses trois enfants, qu’elle chérit et protège à tout prix. C’est du moins la façon dont Liz, son amie depuis dix ans, la perçoit.  Mais le doute s’installe lorsque Jess se rend aux urgences pédiatriques où travaille Liz. Dans ses bras, sa fille Betsey, âgée de dix mois, présente tous les signes d’un traumatisme crânien. Jess, d’ordinaire si soucieuse du bien-être de sa famille, semble étrangement distante et peu concernée par la situation, et ses explications ne collent pas avec  la blessure de l’enfant. Liz s’interroge sur les réelles motivations de son amie. Pourquoi a-t-elle attendu aussi longtemps avant de se rendre à l’hôpital ?  S’agit-il vraiment d’un accident, comme elle l’affirme ? 
Un drame psychologique brillamment tissé qui sonde  les enjeux de la maternité, de l’amitié et interroge  ce qui nous lie ou nous sépare.

Autopsie d’un drame – Sarah Vaughan

Éditeur : Préludes (10 mars 2021)

Pages : 440

Ma note : 4/5

Mon avis :

Ce roman porte bien son titre car c’est une réelle dissection d’un drame familial. Dans ce cas, il ne faut pas s’attendre à un rythme effréné. Tout est dans la psychologie des personnages, et notamment dans celle de la mère de famille, Jess, qui semble un peu dépassée suite à la naissance de son troisième enfant, la petite Betsey. Elle qui a toujours été un modèle de maternité pour ses proches voit sa vie basculer lorsqu’elle emmène son bébé aux urgences pédiatriques et qu’un traumatisme crânien est détecté. L’attitude et les explications de Jess concernant ce drame sèment le doute au sein du corps médical. S’en suit alors une plongée dans les abysses de la maternité et des difficultés qui lui sont liées.

J’ai mis un peu de temps pour entrer véritablement dans l’histoire. Le temps qu’elle se mette en place. Mais ensuite, les chapitres ont défilé assez vite et je fus prise dans l’engrenage.  L’auteure décrit avec un grand réalisme les bouleversements liés à la naissance d’un enfant et je pense que beaucoup de mères se retrouveront dans ce récit. Il flotte une atmosphère étouffante et suspicieuse, et la façon dont Sarah Vaughan tisse la toile est réussie. Il y a un mélange de dépression post-partum, de regard de la société concernant les mères parfaites, de jugement, de fragilité au sein du couple mais aussi tout un pan sur ce qu’est l’amitié.

En effet, le roman offre une alternance de personnages intéressante, principalement : Jess ; Liz qui est une de ses amies, médecin dans le service pédiatrie de l’hôpital dans lequel Betsey est amenée ; Ed, le mari de Jess, peu présent puisqu’absorbé par son travail. Ce qui permet d’apporter trois regards différents autour du drame et donc trois ressentis : la mère, l’amie mais qui représente également le corps médical, le père mais aussi le couple dans sa globalité.

La tension est palpable et jusqu’au dénouement il est permis de douter sur l’éventuelle responsabilité des uns et des autres dans ce qui est arrivé à la petite Betsey. 

Autopsie d’un drame dissèque avec justesse la maternité dans ce qu’elle a de plus âpre mais aussi les répercussions qu’elle peut avoir au sein du couple et dans la cellule amicale. C’est un regard acerbe sur la pression de la société au sujet des mères et les jugements qui peuvent peser sur leurs épaules.

Merci à Maud des éditions Préludes.

logo Préludes Editions

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

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