Lecture : « Fête et défaites » d’Antoine Cristau

Camille et Laurent s’aiment.
Depuis qu’elle est enfant, Camille rêve d’un grand mariage tandis que Laurent, marqué par le divorce de ses parents, s’est juré de ne jamais s’engager. Par amour, chacun fait un pas en direction de l’autre : ce sera un pacs imaginé en petit comité, avec leurs familles et quelques amis. Mais c’est sans compter l’intrusion zélée des parents de Camille dans l’organisation de cette célébration.
Le jour « J » arrive : la fête tiendra-t-elle toutes ses promesses de bonheur ?

Construit de façon originale par une succession de premières pages de roman, Fête et défaites est un récit jubilatoire qui célèbre, dans une unité de temps et de lieu, les joies et les désappointements de l’amour. Servi par une galerie de personnages croqués avec humour et des dialogues ciselés, ce texte offre un plaisir de lecture irrésistible.

Fête et défaites – Antoine Cristau

Éditeur : Le Cherche Midi (6 mai 2021)

Pages : 255

Ma note : 3,5/5

Mon avis :

Ce roman, construit de façon originale, peut déboussoler le lecteur, voire le frustrer. Mais l’écriture truffée d’humour de l’auteur nous fait toujours passer un bon moment.

En effet, chacune des pages est un début de chapitre, ou une première page de roman comme l’indique l’éditeur. Et chacune d’elle ne se termine pas réellement. Systématiquement, la dernière phrase reste en suspens et finit sa chute à la page suivante qui est le récit d’un nouveau personnage, d’une autre ambiance, et/ou d’un autre lieu. C’est très étonnant au départ puis l’on s’y fait, et cela donne parfois matière à sourire. Par exemple, une page se termine par « Mais qu’importe, comme le disait si bien Alfred de Musset : « L’Amour est tout ; qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! » Levant sa coupe de champagne, Gauthier de Brochant ajouta, mi-figue mi-raisin : « Et en parlant d’ivresse, » et en tournant la page : « Elle saoule grave la vieille ! souffla Inès à sa voisine de table entre deux couplets. »
C’est singulier et cela peut parfois frustrer comme je le mentionnais plus haut, puisqu’aucune scène ne se termine vraiment. Nous n’avons ni le temps de nous attacher aux personnages ni celui de nous imprégner réellement de l’atmosphère. Nous restons en surface de ce joyeux – et à ne pas piquer des hannetons – fourmillement autour de l’amour, du couple et des relations humaines au sein de familles socialement opposées.

De plus, chaque page est écrite dans une police différente et de temps à autre, la taille est vraiment petite. Courage aux presbytes !

Malgré tout, la lecture reste agréable et l’on passe un bon moment en compagnie de tous ces personnages un peu barrés. Le thème principal est l’amour et la façon dont nous souhaitons le vivre. Alors que pour certaines familles, il n’est pas question de toucher à l’Institution que forme le mariage, pour d’autres, l’essentiel ne réside pas dans ce type d’engagement. Ici, le couple fête un PACS, ce qui ne manque pas d’agrémenter les conversations du côté de la famille bourgeoise de l’heureuse élue.

D’autre part, les illustrations de Fabienne Legrand nous aident à nous y retrouver au beau milieu de cette bande pittoresque puisque deux arbres un tant soit peu généalogiques nous offrent des repères facilitateurs.

Un roman à découvrir pour sa singularité et pour le tendre message qu’il dévoile à travers ses pages pleines de cocasserie.

Merci à Babelio pour cette lecture dans le cadre de la Masse Critique ainsi qu’aux Éditions Le Cherche Midi.

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

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