Lecture : « Célestine » de Sophie Wouters

Années soixante, quelque part dans la France profonde. Célestine, orpheline dès sa naissance, est élevée par de lointains parents qui n’avaient jamais voulu d’enfants.
Dix-sept ans plus tard, l’adolescente se retrouve devant la Cour d’assises des mineurs. Mais que s’est-il donc passé pour que la ravissante et douce Célestine, dont l’avenir était plus que prometteur, soit jugée pour un crime dont tout semble l’accuser ?

Célestine – Sophie Wouters

Éditeur : Hervé Chopin (5 janvier 2023)

Pages : 125

Ma note : 3,75/5

Mon avis :

La belle Célestine commençait bien mal dans la vie. « Venir au monde après le décès de ses parents… Vous n’allez quand même pas m’dire que c’est la façon d’faire du commun des mortels ! » 

Après l’accident de ses parents et une césarienne en urgence en ce 14 juillet 1956, elle fut confiée à une vieille tante, Berthe, et à son mari, Aristide, bien qu’ils ne voulurent pas d’enfant. Malgré tout, ils l’élevèrent en souvenir de la mère de Berthe qui adorait sa cousine, la grand-mère de Célestine.

Sophie Wouters nous déroule l’enfance et le cadre de vie de cette jeune fille qui a tout pour elle mais qui pourtant, à ses 17 ans, en septembre 1973, se retrouve devant la Cour d’assises des mineurs. Le récit est entrecoupé de son audience et on se demande bien comment cette douce jeune femme a pu en arriver là. 

J’ai aimé la façon dont l’auteure nous introduit dans cette famille rurale, nous raconte cette histoire qui peut paraître somme toute banale au premier abord et nous amène vers le drame, ou plutôt devrais-je dire les drames. Ce roman est court et nous allons toujours à l’essentiel. Il passe de l’ombre à la lumière en un instant. Il est le stroboscope d’une vie, d’une âme qui perd son innocence. Ce récit est baigné d’ordinaire, de premiers émois, d’amour mais aussi de rudesse et d’horreurs. Mais jamais il ne s’appesantit dans la noirceur, il déroule les faits tels qu’ils sont et adresse le coup de poing final dans ses tout derniers mots.

Et justement, je suis un peu restée en survol de l’histoire, même si je l’ai appréciée. Je l’aurais certainement adorée si elle avait distillé davantage d’émotions. Mais ce n’est qu’une affaire de goût, certains apprécieront cette approche nette et efficace dont le dénouement brut amène à la mise en KO du lecteur.

Un grand merci à Babelio pour cette Masse Critique Littératures ainsi qu’aux éditions HC.