Lecture : « Les Mots entre mes mains » de Guinevere Glasfurd (Rentrée littéraire 2016)

Helena Jans van der Strom n’est pas une servante comme les autres. Quand elle arrive à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais, la jeune femme, fascinée par les mots, a appris seule à lire et à écrire. Son indépendance et sa soif de savoir trouveront des échos dans le cœur et l’esprit du philosophe René Descartes. Mais dans ce XVIIe siècle d’ombres et de lumières, leur liaison pourrait les perdre. Descartes est catholique, Helena protestante. Il est philosophe, elle est servante. Quel peut être leur avenir ?

Les mots entre mes mains

Les Mots entre mes mains – Guinevere Glasfurd

Éditeur : Préludes (parution le 24 août 2016)

Pages : 448

Ma note : 4,25/5

Mon avis :

À quelques jours de sa parution, j’aimerai vous faire découvrir ce roman historique qui m’a captivé. 

Basé sur des faits avérés mais peu connus, Les Mots entre mes mains nous emmène au XVIIème siècle aux côtés du célèbre philosophe René Descartes et d’une jeune femme hollandaise, Helena Jans. Leur destin se croisera dans la maison de Monsieur Sergeant Thomas, un libraire anglais vivant en Hollande, à Amsterdam. Descartes, de passage en exil pour assurer sa sécurité et travailler en paix sur ses ouvrages, tombera vite sous le charme de l’intelligente Helena, alors servante chez le libraire. Mais tout n’est pas si simple dans une époque où les femmes ne sont pas considérées et où Descartes est menacé pour son travail philosophique et scientifique.

En effet, Helena sait lire et écrire, a appris seule, ce qui est rare pour une demoiselle du XVIIème siècle, les femmes étant clairement considérées comme inférieures aux hommes à cette période. Cette passionnée de mots attirera donc l’intérêt de Descartes et attisera son désir. Ce roman nous plonge dans leur histoire mais sans sentimentalisme aucun, sans niaiserie ou romantisme mielleux. Comme il est difficile de trouver des informations relatives aux femmes à cette époque, cet ouvrage est fictionnel mais basé sur le peu que nous savons de leur liaison. Tout le reste est élégamment brodé et par là-même, complètement crédible.

« Si j’ai des plumes, je n’ai ni encre ni papier, et encore moins d’argent pour m’en procurer. Sur le seuil de la porte de la cour, je réduis en poudre du charbon de bois ; je passe la journée à frotter pour effacer les taches. Il ne permet pas d’obtenir une encre de bonne qualité, pas plus que la suie ; le sang coagule et bouche le bec ; le cacao ne se dissout pas dans l’eau froide. Si la betterave produit une ravissante encre rose, je dois mettre le jus à réduire très longtemps et M. Sergeant se plaint de l’odeur. Je n’ose pas me servir dans son thé, alors je trempe ma plume dans le fond de sa tasse ; les mots brillent autant que de l’ambre, mais s’effacent en séchant et il ne reste que leurs fantômes. De tous les produits que j’ai testés, c’est la betterave qui donne les meilleurs résultats. »

Le début du roman capte immédiatement notre attention et fait naître un certain suspens, ou devrais-je dire une certaine impatience à la découverte, grâce à une alternance d’époques dans le récit. Sans jamais nous perdre, il stimule notre envie d’en savoir plus. L’écriture reflète galamment l’ambiance de l’époque et nous ressentons toutes les difficultés pour les protagonistes de vivre leur liaison secrète.

J’ai beaucoup aimé le personnage d’Helena, cette femme intelligente et en avance sur son temps, telle une douce rebelle en quête de liberté. Ce roman permet aussi d’aborder le personnage de René Descartes d’une façon nouvelle, de découvrir une face cachée, un homme tiraillé dans ses pensées et dans son cœur, une sorte de solitaire amoureux et effrayé.

En bref, je vous conseille vivement ce roman si vous aimez la thématique historique et avez envie de découvrir un pan crédible de l’histoire d’un de nos célèbres philosophes. Parsemé de bribes d’amour et de romantisme, il peut s’avérer parfois triste et nostalgique, voire sombre. Un récit captivant écrit d’une belle façon.

Je remercie chaleureusement les Éditions Préludes ainsi que NetGalley pour cette séduisante lecture en avant-première.

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Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

6 réflexions sur « Lecture : « Les Mots entre mes mains » de Guinevere Glasfurd (Rentrée littéraire 2016) »

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