Lecture : « La Compagnie des livres » de Pascale Rault-Delmas

Sceaux, 1966. Annie a des livres plein la tête et des rêves qui se bousculent. Dans la librairie de son grand-père, chaque bruissement de page l’éloigne de la sévérité de son éducation bourgeoise et lui fait oublier sa solitude : la Compagnie des livres est son refuge.
Auvergne, 1966. Michel a perdu brutalement un être cher et son innocence d’enfant avec. Des parties de cache-cache dans les bois aux secrets confiés sur le chemin de l’école, rien ne sera plus comme avant. Seuls les romans, qu’il lit caché dans le grenier, apaisent son chagrin.
Lorsque les hasards de la vie poussent Annie et Michel à se rencontrer, il suffit d’un regard pour que ces deux passionnés de lecture se reconnaissent. Mais le monde dans lequel ils grandissent a établi des barrières sociales difficiles à franchir. Et Mai 68 a beau souffler un vent de révolte sur la France, les préjugés ont la vie dure.
Pourtant, ce printemps gorgé d’espoir, de liberté et de promesses leur appartient. Annie et Michel en sont convaincus : c’est maintenant ou jamais que doit s’écrire leur propre histoire.

Comme Annie, Pascale Rault-Delmas a grandi à Paris dans les années 1960. Cinquante ans plus tard, elle nous raconte : Mai 68, l’émancipation des femmes, la métamorphose de la société… Et surtout, son amour pour les livres.

La Compagnie des livres – Pascale Rault-Delmas

Éditeur : Mazarine (13 juin 2018)

Pages : 355

Ma note : 3,5/5

Mon avis :

La Compagnie des livres est un roman sur le bouleversement sociétal des années 60, sur la famille et sur l’amour des livres. Malgré un thème très intéressant, j’ai été gênée de la façon dont l’auteure a écrit son histoire. Cela m’a clairement empêchée de la savourer. 

En effet, j’ai trouvé que les faits étaient relatés avec distance, je n’ai donc pas ressenti les émotions que j’aime tant à la lecture d’un roman. Ici, ils sont couchés sur papier, un peu à la manière d’un documentaire. On passe vite d’une chose à une autre, sans s’épancher jamais. Ils sont racontés succinctement, aucune brèche pour nous engouffrer profondément dans les années 60 ni au sein de la librairie qui est pourtant le thème central. Les personnages changent vite d’avis, retournent leur veste en un coup de cuillère à pot. C’est vraiment regrettable car le sujet avait tout pour me plaire. Les protagonistes, notamment Michel et Annie, auraient pu être réellement attachants s’il on avait pu s’attarder sur leur caractère, leurs actes et leur façon de voir ce monde en mouvement et perpétuelle évolution. Michel, ce petit garçon qui tombe amoureux des livres autant que de sa petite voisine, est un personnage que j’aurai vraiment adoré. Et Annie, qui tombe entre de mauvaises mains quand un drame familial surgit, se remet bien vite de cette épreuve cruelle et sans pitié. Je suis d’accord sur le fait que trop s’attarder sur des faits peut ennuyer à la longue, mais quasiment les survoler n’est pas la solution. C’est une juste dose à trouver et malheureusement ici, je suis passée un peu à côté…

Le préambule nous annonce ce qu’il adviendra de la librairie, mais l’épilogue nous réserve l’issue que l’on espérait. Pas vraiment de surprise dans ce roman, c’est plutôt un saut dans cette époque charnière de notre pays qui nous montre comment les femmes vivaient leur couple et leur famille et comment les hommes détenaient le pouvoir sur tout. J’ai été intéressée de les suivre, et notamment les mamans d’Annie et de Michel, au fil des mois et des années et de voir leur esprit s’ouvrir et s’émanciper. Même si je reste sur ma faim, cet aspect m’a vraiment plu.

La Compagnie des livres est donc un roman intéressant mais malheureusement trop superficiel dans les thèmes abordés. J’attendais d’être emportée dans les années 60 et plongée dans une librairie aux livres anciens dont l’odeur me serait presque venue aux narines, mais ce ne fut pas le cas, à mon grand regret. Plus d’émotion, de développement des personnages et de détails de cette époque m’auraient fait beaucoup aimer cette histoire, j’en suis persuadée.

Merci à Valentine des Éditions Mazarine pour cet envoi et à l’auteure pour sa dédicace !

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

3 réflexions sur « Lecture : « La Compagnie des livres » de Pascale Rault-Delmas »

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