Lecture : « Par la force des arbres » – Édouard Cortès

Après un coup de tonnerre du destin, Édouard Cortès choisit de se réfugier au sommet d’un chêne, de prendre de la hauteur sur sa vie et notre époque effrénée.

À presque quarante ans, il embrasse femme et enfants, supprime ses comptes sur les réseaux sociaux et s’enfonce dans une forêt du Périgord pour un voyage immobile. Là, dans une cabane construite de ses mains, il accomplit son rêve d’enfant : s’enforester, rompre avec ses chaînes, se transformer avec le chêne, boire à la sève des rameaux. Ce printemps en altitude et dans le silence des bois offre une lecture de la nature qui ne se trouve dans aucun guide ou encyclopédie. Le chêne si calme abrite un cabinet de curiosités et accorde pendant trois mois à l’homme perché une rêverie sous les houppiers et les étoiles. Il faut savoir parfois contempler une colonie de fourmis savourant le miellat, écouter un geai ou un couple de mésanges bleues, observer à la loupe des champignons et des lichens pour comprendre le tragique et la poésie de notre humanité. Afin de renouer avec l’enchantement et la clarté, l’homme-arbre doit couper certaines branches, s’alléger et se laisser traverser par la vie sauvage avec le stoïcisme du chêne.

Par la force des arbres – Édouard Cortès

Éditeur : Éditions des Équateurs (21 octobre 2020)

Pages : 174

Ma note : 4,25/5

Mon avis :

Édouard Cortès, déprimé à la quarantaine, a décidé de s’immerger au cœur de la forêt au lieu d’en finir avec la vie, avec cette vie qui ne lui correspond plus. Il s’est isolé du monde des Hommes pour rejoindre temporairement celui des arbres et de leurs habitants. Une connexion totale avec la nature dans une cabane construite au sein d’un chêne.

Une vie qui cherche à respirer s’accommode mal du béton, du profit et du bruit. En nous urbanisant, nous avons tourné le dos aux futaies. Il y a tant de cathédrales en forêt. Se couper des arbres, c’est abattre des ciels en nous.

Avec beaucoup de poésie, il démontre que la beauté est dans l’infime et que se reconnecter au végétal et à l’animal permet de se recentrer sur l’essentiel. Ainsi, chevreuils, sangliers, oiseaux, insectes, feuillages, fleurs, lichens, mousses, ponctuent son quotidien, l’émerveillent et le réconcilient avec le monde du vivant. Et plus encore. L’homme se métamorphose, il s’enforeste. Ses repas ont le goût de la forêt, les rayons du soleil pénètrent son âme, la sève semble couler en lui.

Plus j’habite la forêt, plus la faveur d’être au milieu de la vie m’habite.

Avec délicatesse, l’auteur nous invite à découvrir les trésors forestiers en sa compagnie. Il témoigne de la beauté de chaque élément de la nature. Elle est une télé qu’il n’est pas question d’éteindre. Elle est la vie.

De temps à autre, sa femme et ses deux filles font une incursion dans la cabane perchée. Ensemble, ils partagent alors une sobriété heureuse.

La simplicité est sauveuse et ce récit en est le bel exemple. J’ai beaucoup apprécié cette incursion au cœur de la canopée mais aussi tout ce que l’homme a pu en retirer, tout ce qu’il a pu apprendre sur lui-même. Le bonheur est lié aux choix que l’on fait, et force est de constater que l’auteur a su saisir la branche que la forêt lui a tendu.

Un grand merci à Babelio pour cette lecture dans le cadre de la Masse Critique Littératures ainsi qu’aux Éditions des Équateurs.

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

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