Lecture : « Le doute » de S.K. Tremayne

Un an après le décès accidentel de Lydia, l’une de leurs filles jumelles, Angus et Sarah Moorcroft quittent Londres pour oublier le drame. Ils s’installent sur une petite île écossaise, qu’ils ont héritée de la grand-mère d’Angus, au large de Skye.
Mais l’emménagement ne se passe pas aussi bien que prévu. Le comportement de Kirstie, leur fille survivante, devient étrange : elle se met à affirmer qu’elle est en réalité Lydia. Alors qu’un brouillard glacial enveloppe l’île, l’angoisse va grandissant…
Que s’est-il vraiment passé en ce jour fatidique où l’une des deux sœurs a trouvé la mort ?

Le doute – S.K. Tremayne

Éditeur : Pocket (paru le 9 mars 2017)

Pages : 383

Ma note : 4,25/5

Mon avis :

J’ai eu la chance de recevoir par surprise ce roman de S.K. Tremayne, initialement paru chez Presses de la Cité en 2015, peu de temps après avoir reçu La menace, son nouveau roman paru chez cette même Maison d’Éditions (parution simultanée de Le doute chez Pocket et de La menace chez Presses de la Cité). Alors je les remercie mille fois pour avoir manigancé cet envoi ensemble qui m’a permis de passer un glaçant et très bon moment de lecture ! Du coup, je commence La menace tout bientôt.

Je referme Le doute avec une petite chair de poule, je dois l’avouer. Les derniers chapitres sont glaçants et perturbants, et nul doute que j’ai adoré (je sais, c’est facile, mais terriblement vrai) ! 

L’auteur a beaucoup misé sur l’ambiance et le décor. On sent qu’il s’est fortement inspiré d’un endroit réel qu’il connaît bien. Cette petite île écossaise, son phare, son paysage à la fois magnifique et dangereux, les tourments de la météo… Dans ses remerciements, il confirme d’ailleurs qu’il s’agit de Eilean Sionnach à Skye. Je vous laisse admirer et vous imprégner d’ores-et-déjà de son atmosphère.

Angus hérite du cottage désormais délabré de sa grand-mère, près du phare à Eilean Torran (l’Île du Tonnerre en gaélique). Avec sa femme Sarah et sa fille survivante Kirstie – dont la sœur jumelle Lydia est décédée quatorze mois plus tôt -, ils décident d’y emménager et de le retaper afin de repartir sur de nouvelles bases. Un nouvel endroit, à l’opposé de leur vie jusque-là londonienne, pour insuffler un nouvel air à leur existence tourmentée. Mais c’est sans compter sur le comportement soudainement étrange de Kirstie qui affirme être Lydia.

« Mon père leur avait même trouvé un surnom, les Jumelles de Glace, parce qu’elles étaient nées le jour le plus froid de l’année, et qu’elles avaient des yeux bleu glacier et des cheveux d’un blond si clair qu’il paraissait presque blanc. Je n’ai jamais vraiment adopté ce surnom aux accents mélancoliques. Pourtant, je ne pouvais nier que, d’une certaine manière, il leur allait bien : il saisissait leur étrangeté. »

Tout au long du roman, le doute s’insinue dans notre esprit. Qui dit la vérité ? Qui fabule ? Que s’est-il réellement passé le jour de la mort d’une des jumelles ? À cause de leur ressemblance parfaite, leurs parents ont-ils pu se tromper sur l’identité de leur fille décédée ?

Dans un tourbillon psychologique à la limite de la folie, nous suivons la mère dans son aberration puis dans son envie de découvrir la vérité. Nous plongeons dans la relation de plus en plus compliquée qu’elle entretient avec son mari. Et au cœur de cette torture de l’esprit se dévoilent peu à peu des secrets.

Angus boit trop. Et certains soupçons commencent à s’éveiller autour de son comportement. Une bataille conjugale émerge quand Sarah l’accuse de certains faits troublants, mais en parallèle Angus semble éprouver une grande colère envers son épouse. Pourquoi ? De plus, leur préférence respective pour une de leurs filles – Kirstie pour Angus, Lydia pour Sarah – n’est-elle pas à l’origine des troubles de la survivante ? Au fil des chapitres, nous élaborons de nouvelles hypothèses mais l’auteur sait nous faire douter. Le titre du roman prend ici tout son sens.

Jusqu’aux dernières lignes de ce dénouement lors d’une soirée de tempête sur l’île, le palpitant est à son maximum. La frontière entre le réel et un monde parallèle est mince. Les éléments se déchaînent, des voix s’élèvent, des silhouettes mystérieuses se dessinent au loin, et nous ne pouvons plus quitter la barque. La vérité finit par se dévoiler à nous tout en laissant une part de mystère à l’attention de ses personnages. Un doute subsiste…

En bref, c’est un roman psychologique redoutablement efficace qui nous fait douter constamment. Le final glaçant et fascinant nous place face à la vérité tout en instillant une dose de surnaturel. Haletant et perturbant !

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

9 réflexions sur « Lecture : « Le doute » de S.K. Tremayne »

  1. Bonjour Lucette, j’ai publié aujourd’hui mon billet sur Le doute et je me suis permise de t’emprunter cette magnifique photo de l’Ile, j’espère que tu n’y verras pas d’inconvénient (j’ai bien sûr mis le lien vers ton billet, évidemment ;0)

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