Lecture : « Dans les brumes de Capelans » – Olivier Norek

Une île de l’Atlantique battue par les vents, le brouillard et la neige.
Un flic qui a disparu depuis six ans et dont les nouvelles missions sont classées secret défense.
Sa résidence surveillée, forteresse imprenable protégée par des vitres pare-balles.
Une jeune femme qu’il y garde enfermée. Et le monstre qui les traque.

Dans les brumes de Capelans, la nouvelle aventure du capitaine Coste se fera à l’aveugle.

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Dans les brumes de Capelans – Olivier Norek

Éditeur : Pocket (23 mars 2023)

Pages : 459

Ma note : 4,5/5

Mon avis :

En 2016 (ne me dites pas que cela remonte déjà à 7 ans en arrière…) j’avais rendez-vous avec Code 93, le premier tome des aventures du Capitaine Coste et par la même occasion le tout premier roman d’Olivier Norek, et j’avais déjà été séduite. J’ai ensuite adoré Impact et eu le coup de foudre pour Entre deux mondes. Autant dire que j’abordais ce nouveau roman, Dans les brumes de Capelans, confiante et impatiente. Et je n’ai pas été déçue !

Puisque ma rencontre avec Victor Coste s’est déroulée il y a 7 ans déjà (oui, c’est bien cela…) et que je n’ai toujours pas pris le temps de lire les deux aventures suivantes, Territoires et Surtensions (mais pourquoi ?!), puisque ces deux romans sont toujours lovés dans un de mes cartons de déménagement aux côtés de pléthore d’amis super chouettes et parce que ma vie est bien remplie (je me cherche des excuses ou quoi ? Et non, je n’enferme pas des gens dans des boîtes), j’espérais que ce quatrième opus n’allait pas m’empêcher de dissiper les brumes* entourant l’épopée de ce personnage emblématique d’Olivier (je me permets la familiarité, depuis le temps).
Cette phrase est beaucoup trop longue… Du coup, j’en fais un paragraphe.

Et pour répondre au paragraphe précédent sans paraphraser, il n’en est rien ! En effet, bien qu’il y ait des références aux tomes précédents – forcément -, tout fut limpide pour moi. Mais quelles retrouvailles ! J’aimerai beaucoup vous avertir qu’une fois ce livre commencé, vos jours seront vos nuits et inversement.
Voilà, c’est fait.
Dans ce cas, on pourrait croire que mon esprit a fini embrumé* mais que nenni ! Même si j’ai lu jusqu’à en avoir les yeux qui piquent de fatigue et la salive au bord des lèvres. Je lis principalement le soir (bien que j’ai fait des exceptions pour ce roman, je n’ai pas pu m’en empêcher ; allez, et quatre pages de plus lues dans les toilettes ! Et ailleurs bien sûr…) et pendant au moins trois jours consécutifs, j’étais dans cet état d’entre-deux, entre fatigue et exaltation. Autant vous dire que passée la quarantaine, ce n’est pas rien. Bravo Olivier, il va falloir m’offrir le café ! (deux jours pour m’en remettre)

Je me rends compte que je ponctue beaucoup de points d’exclamation, ça doit être l’enthousiasme. Et je chronique beaucoup ma vie là, donc je vais me recentrer. Promis.

C’est donc l’histoire du Capitaine Coste qui est reclus dans une maison ultra sécurisée et secret-défense des bords de l’Atlantique, sur l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon plus précisément. Il est désormais peseur d’âmes. Si cela sonne poétique, c’est plutôt un moyen de se défouler, de se détourner voire de se punir d’un passé douloureux et culpabilisant puisqu’il travaille en solitaire et en secret (il est un chef des frontières officiellement, aux yeux des habitants) et qu’il est chargé de jauger les criminels à leur capacité à se repentir, ce qui signifie leur faire intégrer un programme de protection en échange d’informations complètes et utilisables (planques, noms, etc).
La récompense au bout de la carotte.
Avec ce job sans état d’âme, sans responsabilité ni inquiétude pour quiconque, qui plus est au bout du monde, il a coupé tous les liens de sa vie d’avant. Recroquevillé sur lui-même, il va voir sa carapace se fendiller lorsqu’une enquête vieille de dix ans refait brusquement surface**.  Et notamment lorsqu’une jeune femme brisée passera le pas de la porte de sa résidence surveillée. Anna, envoyée chez Coste par la Présidente du Service de protection des témoins, assez loin pour que le monstre qui l’a retenue prisonnière durant dix longues années ne la retrouve pas. Coste, qui n’a pas le choix, va fatalement voir sa routine asociale se disloquer. Mais ne vous y méprenez pas, ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Une enquête extraordinaire débute alors et vous serez comme une crêpe, retournés.

Carotte, crêpe… J’ai faim ou quoi ?
Je me reconcentre…

J’ai beaucoup aimé l’atmosphère du roman et la plongée au cœur de Saint-Pierre. Je n’ai d’ailleurs qu’une envie, là, tout de suite maintenant, c’est d’y aller (mais sans masque ni tuba) ! L’ambiance participe amplement au mystère de cette affaire et à l’effet huis-clos de la vie de Coste. Nous sommes télétransportés loin de tout et c’est aussi effrayant que magique.

Le dénouement est formidablement bien mené. Il apporte sa dose de rebondissements jusqu’au bond final sans filet (seuls ceux qui ont lu ce roman savent). Au fil des chapitres, toutes les cartes se redistribuent et il n’en restera qu’une seule dans la main de Coste. Une décision, la face cachée de l’iceberg qui ne l’est plus et l’espoir d’une renaissance, peut-être. 

Pour certaines et certains, il y aura sûrement ce petit manque de twist puisque l’on comprend graduellement l’aboutissement de l’enquête. Olivier Norek a en effet choisi de nous dévoiler les vérités, une par une, au fil des tout derniers chapitres et non pas d’un coup d’un seul. Ceci dit, tout se dénoue assez rapidement tout de même et fait son effet.

C’est un très bon polar que je vous conseille mille fois. Il est très agréable à lire de par son écriture, son ambiance et la qualité de l’investigation. À découvrir absolument, même si vous n’avez pas lu les trois précédents tomes Coste.

* « C’est bon Delphine, tu t’es crue dans les brumes de Capelans ou quoi ? » 

** surface comme Surface, Olivier Norek, 2019 chez Lafon puis chez Pocket, même si cela n’a rien à voir en fait. Mais cela me rappelle que ce roman aussi est en attente de lecture (bouh !).

Mes autres lectures de l’auteur :

Un grand merci à Emmanuelle et Camille des éditions Pocket ainsi qu’à Olivier Norek pour sa dédicace ! 

Port de Saint Pierre, reportage photographique sur l’archipel de Saint Pierre et Miquelon, collectivité française d’Outre Mer d’Amérique du Nord.
Crédit Photo : Direction Tourisme Collectivité Territoriale de Saint-Pierre et Miquelon.

Auteur : ducalmelucette

Du calme Lucette est un blog à forte tendance littéraire. Mais pas que !

2 réflexions sur « Lecture : « Dans les brumes de Capelans » – Olivier Norek »

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